Une science de base sur l'Homme devrait énoncer et démontrer les vérités fondamentales, qui sont aujourd'hui développées avec talent, mais de façon litteraire, partielle, et non démontrées , par la philosophie et la psychologie tout particulièrement .
Bien que Freud ait compris certaines modalités essentielles de l'esprit humain ( notamment l'existence de ce réservoir de données issues du passé et devenues inaccessibles, qu'est l'Inconscient ) , bien qu'il ait mis en évidence l'economie du plaisir et la necessité permanente d'un plus (" en avant, toujours en avant"), bien qu'il ait décrit eros et thanatos (visant à vaincre par la fusion l'opposition entre le moi et le non moi, et à dépasser les limites imposées par la vie), Freud ne démontre rien car tout lui parait évident , et ne donne pas une vision de base sur la nature humaine.
Il est dans la nature de l'homme de lutter contre l'échec, la dépression et l'absurdité, de s'organiser et s'adapter face au monde ou à ses problèmes. Le mental est l'outil permanent de sa démarche, donc la vérité également. L'homme est un ètre pensant. Mème l'action,le rève ou le plaisir ont un sens et sont un prolongement de la pensée.
Une Théorie est un ensemble d'affirmations. Elle sera d'autant meilleure qu'elle sera cohérente (absence de contradiction majeure), complète (capable de trancher de toute question), et maximale (englobant ses conclusions). Dans le sillage de Descartes, l'Homme peut ètre vu comme un ètre pensant qui produit sa théorie au jour le jour en l'améliorant par la critique, la déduction ou le recours à son expérience. Donc l'homme se laisse définir comme une succession T1, T2, ..., Tn de théories dont chacune "sait" qu'elle doit produire des améliorations conduisant à la théorie suivante. Formellement, la définition serait la suivante :
e.p.(T) signifie quel que soit n, Tn ->Tn+1,
(ou e.p.(T) se lit "T est un ètre pensant", et ou T -> T' indique que T peut se penser elle-mème ainsi que T' et sait que T' est meilleure).
SCIENCE ET PHILOSOPHIE
La Philosophie est une grande et belle chose, mais certains de ses concepts importants restent à élucider ( la sagesse, le bonheur, ...). Definir la sagesse comme une ethique conduit à se demander pourquoi on ne definirait pas l'ethique comme une sagesse!!! Il est vrai que le mot "ethique" évoque une methode, un ensemble de regles de vie, mais il ne dit rien sur le contenu de ces regles.
La Philosophie contient un grand nombre d'idées justes qu' il n'est pas question d'abandonner. La science ne remplacera donc pas la philosophie, mais devrait devenir elle-mème philosophique, et demontrer et detailler les intuitions des philosophes.
LE SOUHAITABLE
Les discussions sur le bien et sur le mal laisseront peut ètre place un jour à une notion plus scientifique, qu'elles auront contribué à découvrir : le souhaitable. Il n'existe pas de sujet plus important, sinon il constituerait lui mème le souhaitable. Atteindre ce que l'on souhaite (notamment pour la société, pour ses proches et pour soi), constitue probablement le bonheur. Or souhaitable et bonheur (une fois dépassées les illusions matérialistes ou arrivistes) ne peuvent consister typiquement qu'en un élan vers l'infini, vers la compréhension et la certitude. L'homme privé de cet élan est dans l'échec. Le souhaitable est l'ensemble de tout ce qui nous éloigne de l'échec et nous donne accès à l'élan vers l'infini.
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